Enregistrement
public au Yumeria- Hall. Shin-Totsukawa Japon "Recommandation
spéciale"
de mai 2005 de la revue musicale japonaise Record Geijyutsu |
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Par
Naoki TSURUSAKI |
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Limpression de partitions remonte probablement au début du 18ième siècle. A cette époque, il était habituel de publier les uvres pour musique de chambre et autres formations réduites par série de six pièces. Il semblerait quune des conséquences naturelles de cette coutume fut que les compositeurs, consciemment ou non, se mirent a prêter attention à la cohésion des séries de pièces. En ce qui nous concerne, bien que les suites pour violoncelle n'aient pas été publiées à lépoque, elles néchappent pas à la règle et présentent clairement une attention particulière à la cohésion de lensemble. Cette cohésion repose sur lingénieuse mise en relation des tonalités des suites. La suite, en tant que forme musicale, est construite sur une seule tonalité et de ce point de vue manque dune certaine richesse tonale si on linterprète indépendamment. Ce manque est amplement compensé par lévolution tonale que lon obtient lorsque lon joue les six suites daffilée. Les tonalités des six suites sont, dans lordre, sol majeur ré mineur do majeur mi-bémol majeur do mineur ré majeur. Les toniques des trois tonalités sol, ré, et do, reposent sur des cordes à vide, et permettent par conséquent dobtenir de nombreux effets sur ces cordes. Linsertion du mi-bémol majeur entre ces trois tonalités marque un grand changement tonal que lon peut qualifier de rupture. Bien que limitée par une tonalité ne permettant pas une libre utilisation des effets de cordes à vide, cette quatrième suite, par la chaleureuse sonorité particulière au mi-bémol, marque un contraste avec le caractère grandiose du do majeur de la troisième suite, et introduit naturellement le do mineur, (ton relatif mineur de mi-bémol), de la cinquième suite. De même, les deux tonalités ré (deuxième et sixième suites) et do (la troisième et cinquième suites), tour à tour reprises en majeur et mineur, sont disposées de manière symétrique par rapport à la quatrième suite, renforçant ainsi le rôle central de cette dernière. Enfin, il est possible de remarquer que si lon divise luvre en deux parties de trois suites, les tonalités de ces deux parties sont organisées selon la même formule, majeur-mineur-majeur. La tonalité relativement délicate à interpréter de la quatrième suite explique quelle soit la moins souvent jouée des six. Cependant, l'exécution de lintégrale des suites révèle la structure tonale de luvre, permettant une meilleure compréhension du choix du compositeur vis-à-vis de ces tonalités. Seule
la performance de lintégrale des suites
permet dexprimer la progression qui anime cette uvre, et
cest pourquoi jai naturellement opté
pour un enregistrement live. Lautre élément
pris en compte dans cette décision est le
déroulement interne de chaque suite. Lélan
qui nous porte du prélude à la courante
avant de se détendre dans la sarabande pour
enfin saccomplir dans la gigue aurait sans doute été
perdu dans un enregistrement en studio.
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